La peur cristallise bien des maux de notre société actuelle. La peur de
l'étrange, la gestion de l'étrange de la peur, la peur de ne pas pouvoir gérer
la peur, gérer la peur des autres… Peur d'embaucher ? Peur de ne pouvoir
débaucher ? Peur d’investir ? Peur de ne pouvoir contrôler ses employés ?
Notre pays est celui le plus haut placé en termes de partage de richesses, le
pays le plus à gauche du monde, une conclusion simple, il faut forcément aller
dans la direction de droite. Une droite pas forcenée, qu'on soit de droite ou de
gauche, juste de quoi générer une puissance économique qui puisse être
considérée comme non entravée.
Il est amusant de penser que cela peut aussi provenir de craintes infondées,
mais Macron touchait juste quand il était ministre en voulant donner de la
souplesse diversifiée aux petites et moyennes entreprises. Souplesse
d’embaucher, de débaucher, placer les tensions là on l'entreprise en a besoin…
Il y a tant de sortes d'entreprises et tant de particularités et de besoins
particuliers qui vont avec…
Je pense qu'il ne faut pas reconnaître sans réfléchir le moindre principe
libertaire liberticide pour les salariés, mais il faut faire la part belle, pour
les petites et moyennes entreprises, à la facilité d'embaucher et de débaucher.
Quitte à perdre deux libertés, je choisirais partager le temps de chômage et ne
plus être le pays le plus redistributeur du monde. Là sont les problèmes
liberticides de droit du travail qui perturbent la souplesse de l’entreprise.
Pour le reste, on reste souvent gagnant gagnant.
Les pays en voie de développement, tel la Grèce, signalent le coût primordial
des normes et des procédures administratives. On peut en imaginer un coût chez
nous aussi, et une nécessité de ne pas aller trop loin par hasard. Actuellement,
les phares blancs sont obligatoires parce qu'on y voit bien. Avant, les phares
blancs étaient interdits au profit des phares jaunes parce qu'avec le jaune, on
n'est pas ébloui, on y voit bien. Les procédures administratives pour créer,
pour embaucher, pour performer, pour judiciariser, pour s'assurer…
Le sens même du bon Macron, c'est aussi la délégation au cœur même de
l'entreprise de l'écriture des dérogations de ladite entreprise en ce qui
concerne le droit du travail. Afin de simplifier en amont, mais il faut
sécuriser en aval, désormais.
Une sécurisation contre les abus est bien sûr l'accord des salariés ou de leurs
représentants.
Mais c'est bien connu qu'il est facile de s'arranger… Avec les salariés… Ou avec
leurs représentants…
1. Je verrais bien ici aussi un compte quantitatif dérogations, un genre de
collier nominal, avec barème.
2. Et pourquoi pas rémunération des salariés en cas nombre de dérogations
dépassant un quota.
3. Et pourquoi pas un collier nominal plus petit pour les très grandes
entreprises.
4. Et pourquoi pas une validation au niveau de la chambre du métier des types de
dérogations.
C'est intéressant d'avoir depuis la loi Macron une base légale à l'activité de
négociation tacite qui est légion au niveau des petites entreprises. Sinon, si
on ne s'entend pas, il n'y a que les prud'hommes pour croire en une persistance
réelle de l'emploi renégocié.
Pour autant, un cas particulier, ça peut être lié à un simple poste.
La dérégulation de la sécurité de l'emploi nécessite des contreparties, et
adaptées : Possibilités de prêt améliorée, d'assurance chômage, d'assurance
toit, de formation (grand point Macron), de baisse de coûts en cas de chômage…
Mais les autres sécurités du droit du travail ne sont pas très critiques pour la
performance et la souplesse des entreprises.